Etymologie de Meyrargues

L’étymologie de Meyrargues est controversée entre les tenants de « Marie-Agger », c’est-à-dire camp de Marius, général romain vainqueur des Cimbres et des Teutons dans la plaine d’Aix-en-Provence au IIème siècle avant J.C. et ceux qui, plus modestement et plus vraisemblablement, affirment, d’après certaines études, que le nom du village provient du possesseur primitif de la terre du seigneur. C’était donc une propriété privée qui portait le nom du propriétaire, suivant en cela l’usage romain. Il est donc logique d’admettre que Meyrargues n’échappe pas à cette règle et que le nom se soit transformé au fil du temps (Dr Foussenq : Meyrargues 1913). 
 Écrit par Jean DEMENGE

Histoire du château de Meyrargues


Site statégique commandant la vallée de la Durance Meyrargues abritait déjà un castrum à l'époque carolingienne. De cet édifice en bois, rien n'a subsisté. La construction du chateau actuel commence au XIe siècle, période où apparait également le village bati au pied du piton rocheux, le long de la rivière. Ainsi qu'en atteste une bulle pontificale datée de 1024 mentionnant l'existence de Hugues, seigneur des Baux et de Meyrargues, ce fief appartenait alors à la puissante famille provençale des Baux, sous la suzeraineté théorique de l'archeveque d'Aix. Elle en restera propriétaire jusqu'en 1291, date à laquelle Hugues III des Baux est contraint, pressé par ses créanciers, de vendre au comte de Provence ses seigneuries de Meyrargues et du Sambuc.

LA SUZERAINETE DES COMTES DE PROVENCE

Suzerains de Meyrargues, les comtes de Provence inféodent ponctuellement cette seigneurie, alors prospère, pour remercier leurs alliés et vassaux, si bien que la terre de Meyrargues change plusieurs fois de maitres entre 1291 et 1442. En 1442, le roi René en fait don à Artaluche d'AIagonia, gentilhomme napolitain qui l'avait soutenu pendant les guerres d'Italie. 

LE TEMPS DES ALAGONIA

Artaluche d'Alagonia, qui trouve la récompense bien maigre au regard de ses services, ignore que Meyrargues, restera la propriété de sa famille pendant deux siècles. Le chateau possède alors toutes les caractéristiques d'une forteresse médiévale. Il forme un imposant quadrilatère dont les murs épais de 2 m environ sont flanqués de tours massives et carrées directement assises sur le rocher. Contemporaines des guerres de religion, les dernières années du règne des Alagonia sur Meyrargues sont marquées par des événements dramatiques. A deux reprises en 1589 et 1594, le chateau et le village sont pillés et partiellement détruits par les troupes royalistes. En 1605, le seigneur Louis d'Alagonia est décapité à Paris pour avoir comploté contre Henri IV . Quelques années plus tard la branche des Alagonia s'éteint. Le chateau est légué à l'un de ses parents; Léon de Valbelle  , seigneur de Cadarache

DIFFICULTES ET RECONSTRUCTION

Les descendants de Léon de Valbelle resteront jusqu'à la Révolution en possession du chateau auquel ils donneront sa configuration actuelle. En 1650, l'édifice est détruit par les troupes du comte d'Alès pour punir l'engagement de Léon de Valbelle au coté des frondeurs. L'importante campagne de reconstruction qui est entreprise peu après modifie considérablement la physionnomie des batiments, qui conservent cependant une grande partie de leurs volumes initiaux. L'aile sud es abattue, ce qui donne au chateau une forme de fer à cheval. Désormais ouverte sur l'extérieur, la cour est précédée d'une vaste terrasse reliée aux jardins par un escalier bordé d'une rampe à balustres de pierre. La distribution des ailes latérales sont pourvues de plafonds à la française. Les Valbelle font percer de nombreuses ouvertures dans les murs. Après avoir connu plusieurs propriétaires, cette belle demeure provençale a, en 1952, transformée en hôtel de luxe.

Racheté ensuite par un fond d'investissement immobilier, le château a été complétement restauré et divisé en appartements locatifs. Le parc entourant le château a été cédé à la commune.

Merci à "Mamie Lucette" pour ses précieuses recherches !

Joseph d'Arbaud

Joseph d'Arbaud (Jóusè d'Arbaud selon la norme mistralienne - Josèp d'Arbaud selon la norme classique ; né à Meyrargues, 4 octobre 1874-Aix-en-Provence, 2 mars 1950) était un poète provençal d'expression occitane et un félibre. Aristocrate, proche de Folco de Baroncelli-Javon, gardian lui-même, il est l'auteur du roman La Bête du Vaccarès (la Bèstio dóu Vacarés - en norme mistralienne - La Bèstia dau Vacarés - en norme classique).

Joseph d'Arbaud naît dans la propriété familiale à Meyrargues, dans une famille aisée. Il est le fils de Philippe d'Arbaud et de Marie-Louise Valère-Martin (également féblibresse et écrivaine provençale de langue d'oc). Élevé dans l'amour de la langue provençale et de l'Histoire, il voue un profond respect à Frédéric Mistral, le chantre de la littérature provençale. Marie d'Arbaud, sa mère, est l'auteur d'un recueil de poèmes en provençal publié sous le nom de Lis Amouro de ribas(« Les Mûres des talus »).
À l'âge de 10 ans, il part étudier chez les jésuites à Avignon, puis fait des études de droit à Aix-en-Provence. Après quelques années mondaines parmi les jeunes écrivains aixois, dont Joachim Gasquet, il part en Camargue et devint manadier1, à l'image de son cousin éloigné Folco de Baroncelli-Javon, quelques années plus tôt. Pour Jacques Blais (1984), ce faisant, d'Arbaud répond « au besoin d'éprouver pour son compte le sentiment de grandeur que dégagent ces régions austères ».
Il a pour égérie Marguerite de Baroncelli-Javon (sœur du célèbre manadier, écrivain et fervent défenseur de l'âme provençale Folco de Baroncelli-Javon et du cinéaste Jacques de Baroncelli, qui fut reine du Félibrige de 1906 à 1913 sous le capoulierat (la présidence) de Mistral et épousa en 1914 le peintre post-impressionniste Georges Dufrénoy.
En 1918, il devient majoral du Félibrige (Cigalo di Jardin) et dirige la revue Le Feu.
Il meurt à Aix-en-Provence en 1950 après avoir épousé en 1946 Yvonne Recours, de Barjols (Var). C'est du reste dans cette localité qu'il est inhumé dans un tombeau rappelant les sarcophages des Alyscamps d'Arles.